déboire

déboire

déboire [ debwar ] n. m.
• 1468; de dé- et boire
1Vx Arrière-goût désagréable laissé par une boisson. Il « en avait encore le déboire à la bouche [d'un médicament] » (Rousseau).
2(1559) Fig. et littér. Impression pénible laissée par l'issue fâcheuse d'un événement dont on avait espéré mieux. déception, déconvenue, désillusion. « ce que l'on appelle “expérience”, n'est souvent que de la fatigue inavouée, de la résignation, du déboire » (A. Gide).
3Cour. Événement décevant, fâcheux. échec, ennui, épreuve. Il a eu bien des déboires.
⊗ CONTR. Réussite, satisfaction, succès.

déboire nom masculin (de boire) Échec, revers causant une amère déception (surtout pluriel) : Vie pleine de déboires.déboire (citations) nom masculin (de boire) Henry Millon de Montherlant Paris 1895-Paris 1972 Académie française, 1960 Les âmes communes n'apprennent le sentiment de la justice que lorsqu'elles ont eu des déboires. Carnets Gallimarddéboire (synonymes) nom masculin (de boire) Échec, revers causant une amère déception (surtout pluriel)
Synonymes :
- déconvenue
- déplaisir
- désagrément
- désappointement
- désillusion
- épreuve
- mécompte
Contraires :
- réussite
- succès

déboire
n. m. (Surtout au Plur.) Contrariété, déception pénible. Ses enfants lui ont causé des déboires.

⇒DÉBOIRE, subst. masc.
A.— Vx. Arrière-goût désagréable qu'une boisson laisse dans la bouche. Nous ne pouvons renoncer à nos aliments carnassiers, ni aux affreux déboires de notre médecine (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 128).
P. métaph. La fortune voulut mêler quelques douceurs à l'amertume de ses breuvages, pour en rendre le déboire plus affreux (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 148).
B.— Usuel, au fig. Impression pénible laissée par un événement malheureux ou décevant. Amer déboire; avoir, éprouver du déboire, des déboires. Quand elle racontait sa vie, c'est-à-dire son déboire de la veille et sa croyance au lendemain (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 208). Nous remettons à plus tard le compte de nos griefs, de nos déboires et de nos chagrins (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 254) :
1. Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d'un rêve au cœur qui l'a cueilli.
MALLARMÉ, Poésies, Apparition, 1898, p. 30.
P. méton., souvent au plur. Événement qui suscite la déception. Connaître, rencontrer, subir des déboires; déboires conjugaux, sentimentaux. Synon. ennui, échec, épreuve. Une défaillance d'âme transie (...) par des déboires d'argent, par des ennuis de terme (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 21). L'amertume profonde et durable que lui laissa ce déboire (GIDE, Journal, 1948, p. 328) :
2. J'ai vu des garçons et des jeunes filles comprendre la victoire de leur corps comme un moyen de se redonner confiance, de balancer quelque impuissance ou quelque échec de leur vie quotidienne : timidité, déboires, humiliation sociale. Nouvelle idole et nouvelle illusion.
MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, p. 282.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Enregistré au plur. ds DUB. Étymol. et Hist. 1468 « arrière-goût désagréable que donne une boisson » (G. CHASTELLAIN, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. IV, p. 322, 7); 1559 au fig. « issue fâcheuse d'une affaire, déconvenue » (MARGUERITE DE NAVARRE, L'Heptaméron, éd. M. François, septième Journée, 70e nouvelle, p. 418). Dér. de boire; préf. dé-. Fréq. abs. littér. : 189. Bbg. BASTIN (J.). Mots finissant par oir, oire. In : Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 82. — Boire... déboire. Vie Lang. 1962, p. 292.

déboire [debwaʀ] n. m.
ÉTYM. 1468; de 1. dé-, et boire.
1 Vx. Arrière-goût désagréable laissé par une boisson.
1 D'un Auvernat fumeux, qui, mêlé de Lignage,
Se vendait chez Crenet pour vin de l'Hermitage,
Et qui, rouge et vermeil, mais fade et doucereux,
N'avait rien qu'un goût plat, et qu'un déboire affreux.
Boileau, Satires, III.
2 Le pauvre enfant, à qui l'on avait fait prendre médecine il n'y avait pas quinze jours, et qui ne l'avait prise qu'avec une peine infinie, en avait encore le déboire à la bouche.
Rousseau, Émile, II.
2 (1559). Fig. et mod. (au plur.). Impression pénible laissée par l'issue fâcheuse d'un événement dont on avait espéré mieux, ou par un événement fâcheux et inattendu. Amertume, chagrin, déception, déconvenue, dégoût, déplaisir, désagrément, désillusion, ennui, mortification. || Affaire qui réserve, qui n'a donné que des déboires. || Éprouver, essuyer des déboires.
Vx ou littér. (au sing.). || Un amer déboire.
3 Il lui laissa sentir toute l'amertume et tout le déboire de mille événements fâcheux (…)
Bourdaloue, Pensées, in Littré.
4 Je crois que ce que l'on appelle « expérience », n'est souvent que de la fatigue inavouée, de la résignation, du déboire.
Gide, Journal, 26 déc. 1921.
Événement fâcheux. Échec, ennui, épreuve. || Être atteint par des déboires.
5 Oui, le succès fut nul. Mais j'ai le caractère ainsi fait que je pris plaisir à ma déconvenue. Au fond de tout déboire gît, pour qui sait l'entendre, un « ça t'apprendra » que j'écoutai.
Gide, Si le grain ne meurt, IX, p. 248.
CONTR. Chance, contentement, joie, réussite, satisfaction, succès.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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